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7 avril 2005 4 07 /04 /avril /2005 00:00

L'action se passe à Florence en janvier 1537. La ville vient de signer la paix avec Charles Quint, empereur d'Allemagne. Ce dernier avec la complicité du pape, a placé le duc Alexandre de Médicis au pouvoir, issu d'une des vieilles familles de la cité.

Le duc est jeune et mène une vie débauche. Il règne sur la ville par la terreur, ne tenant compte ni du peuple, ni des autres grandes familles de Florence. On le déteste, mais pas autant que son cousin, son âme damnée : Lorenzo de Médicis, méchamment surnommé Lorenzaccio.

ACTE 1 :

Scène 1 :

Florence est en plein carnaval. La scène se passe dans un jardin où le duc Alexandre de Médicis accompagné de Lorenzo de Médicis attend avec impatience l'arrivée d'une jeune adolescente de quinze ans; une jeune fille dont Lorenzo vient d'acheter la vertu à sa propre mère afin de l'amener dans le lit du duc. Emporté par son désir, le duc s'approche du pavillon où se trouve la jeune fille. Ceux-ci croisent alors le frère de la jeune fille, Maffio, qui subit le mépris du duc.

** Commentaires : Scène dexposition classique : Alexandre apparaît au moment où il veut séduire une fille, et il mourra en voulant en séduire une autre.

Alexandre a la grossièreté, la brutalité, la rusticité et la bassesse (quand il sagit dargent) du bâtard cynique dont il accepte le rôle avec allégresse. Malgré son besoin de séduction, il est très loin de Don Juan qui reste toujours grand seigneur. Ainsi sexplique quil ait creusé un tel fossé avec le peuple et lui.

Lorenzo a la volonté de porter un masque, et ses tirades, fabriquées de toutes pièces, sont visiblement destinées au duc plus quau spectateur.

Le romantisme se trouve dans cette scène, tant par le jardin décrit comme au clair de lune que dans le goût pour le mélodrame qui révèle les effets de contraste (aspect un peu diabolique de Lorenzo).

Scène 2 :

Dans Une rue, au point du jour.

Plusieurs commerçants et bourgeois masqués sortent d'une maison illuminée. Ils commentent la situation politique de la ville. Le père Mondella, un orfèvre qui déplore la décadence régnant dans la cité et qui critique Alexandre de Médicis, un bâtard dépravé et cruel dont les proches multiplient cynisme et outrages, le marchand quant à lui sexprime plutôt avec bonhomie.

 Une femme, admirative devant les fenêtres éclairées, passe avec un bourgeois et évoque avec envie le bal magnifique donné par Nicolo Nasi pour le mariage de sa fille. Déguisé en religieuse, le duc Alexandre sort du bal en compagnie de son fidèle Salviati. Ce dernier provoque la belle Louise Strozzi. Il tente de la séduire, mais celle-ci l'éconduit fermement.

 

** Commentaires :

Musset annonce le dénouement en introduisant lépisode, certes mince en apparence, de Louise Strozzi, qui mourra empoisonnée. La débauche, qui jouera un rôle si important dans la pièce, est personnifiée par Salviati, lancêtre présumé de Musset.

 

Scène 3 :

Chez le marquis Cibo

Le marquis Cibo quitte Florence pour se rendre sur ses terres, à la campagne. Il fait des adieux émus à sa femme. Après son départ, le cardinal Cibo, le beau-frère de la marquise, méprisant cette scène dadieu, évoque le mariage de la fille Nasi. La marquise regrette que le duc se soit déguisé en religieuse, ridiculisant ainsi l'église. Elle avoue également au cardinal ses convictions républicaines. Par ailleurs, le Cardinal tombe sur des lettres d'amour envoyées par le duc à la marquise.

 

Scène 4 :

Dans une cour du palais du duc

Le duc reçoit le cardinal Valori, de retour de Rome : ce dernier l'informe que le pape Paul III est irrité (scandalisé) des désordres auxquels se livre Lorenzo, que le peuple surnomme Lorenzaccio. Sire Maurice, un chancelier appuie cette accusation. Le duc Alexandre prend la défense de son cousin, en effet, il précise bien que Lorenzo nest « pas un homme à craindre », plutôt une « femmelette », et quil semble bien être utile au comte car il linforme des complots républicain sur son dos (« Il est glissant comme une anguille, il se fourre partout et me dit tout »).A ce moment-là apparaît Lorenzo. Il se moque du chancelier, qui le provoque en duel, ce qui amuse Alexandre. Lorenzo s'évanouit à la vue de l'épée et des pages doivent le relever

** Commentaire : tout est en place pour laction à présent, tant du point de vue de la connaissance des âmes que de la conduite des évènements.

 

 Scène 5 :

Devant l'église de Saint-Miniato. La foule sort de l'église.

Les belles dames de la Cour discutent, avec les bourgeois et les favoris du duc, des fêtes du carnaval. Apparaît alors Julien Salviati qui, après avoir scandalisé plusieurs dames, se vante en public - et notamment devant un Prieur qui savère être le frère de Louise -, d'une promesse que lui aurait faite Louise Strozzi, celle de coucher avec lui.

 

Scène 6 :

Le soir, sur les bords de l'Arno, fleuve italien.

Marie Soderini, la mère de Lorenzo, est en compagnie de Catherine, la tante du jeune homme. Elle s'interroge sur l'évolution de son enfant dont elle regrette la lâcheté ; lui qui tout jeune avait un idéal de vérité et manifestait une grande générosité pour les pauvres (« noble ambition »). A présent, son visage semble même enlaidi par ce cynisme qui l'habite (« La souillure de son cur lui est monté au visage »), seule une « ironie ignoble » et « un mépris de tout » semble alors le qualifier. Catherine, la tante de Lorenzo, prend la défense du jeune homme, tandis que sa mère, qui imaginait un autre destin pour son fils, souffre de voir ce rêve s'évanouir. C'est alors que les exilés de Florence, parmis lesquels réapparaît Maffio, vivant très mal la débauche de sa sur, partent pour les grandes villes italiennes, en maudissant une dernière fois, cette ville, ils semblent invoquer le nom de Philippe Strozzi, leur seule chance daccéder à la liberté.

** Commentaire : Consernant laction, les scènes paisibles où parait Marie évoquent, en contrepoint, le Lorenzo dautrefois. Mais larrivée des bannis, avec ladroite réapparition de Maffio, permet à Musset de renouer les principales intrigues du drame. Le nom de Strozzi plane toujours.

Chez Lorenzo, lhomo duplex apparaît pour la première fois ; car les éloges que lui adressait le duc son seul partisan jusquici nétait qune condamnation supplémentaire.

Catherine est une jeune fille romantique, capable daimer un homme malgré ses souillure.

Marie nous apparaît comme le type classique de la mère, mais avec une pleine lucidité.

 


Acte II

Scène 1 :

Chez les Strozzi

Philippe Strozzi, le père, déplore la déchéance du peuple et regrette la corruption qui gangrène Florence. Il est également attristé par la complaisance de la population face à la débauche. Pierre et Thomas, ses deux fils, apprennent que leur sur Louise a été insultée par Julien Salviati, l'un des fidèles du duc Alexandre de Médicis. Ils décident, malgré l'opposition de leur père, de la venger.

Les Strozzi sont présentés avec une individualité propre : Philippe est le penseur et le pater familias ; Léon, le prêtre ; Pierre, lhomme daction.

 

Scène 2 :

Le portail d'une église

Lorenzo est en compagnie du cardinal Valori. Un jeune peintre enthousiaste, Tebaldeo, montre aux deux hommes une toile représentant le portrait de ses rêves. Lorenzo le met face à ses contradictions en affirmant que sil peut peindre les rues de Florence, alors le peintre peut bien dresser le portrait dune courtisane (la Mazzafirra), cependant le peintre lui rétorque quil prend cela comme une insulte car il considère cette ville comme sa mère. Puis finalement, Lorenzo lui propose un travail : "Qu'il vienne demain au palais pour un tableau d'importance pour le jour de mes noces".

Cette scène met également à jour le tyrannie régnant à Florence, par les affirmations du peintre : « Je sais quun citoyen peut être assassiné en plein jour et en pleine rue, selon le caprice de ceux qui la gouverne ».

** Commentaires :

Lintroduction dun nouveau personnage est capitale, puisque Tebaldeo sera linstrument innocent de la mort du duc. Dailleurs, en létourdissant sous une pluie de questions incohérentes, Lorenzo tente de savoir si le peintre pourra être linstrument de son meurtre (nombreuses répliques à double entente, faisant allusion au meurtre).

 

Scène 3 :

Chez la Marquise de Cibo

Le Cardinal Cibo est persuadé que le pape Paul III attend de lui qu'il influence le duc Alexandre (« Un si doux péché pour une si belle cause »). Il tente de pousser sa belle-sur, la marquise de Cibo, qu'il entend en confession, à devenir l'amante du duc. Il pourrait ainsi profiter de l'influence de la Marquise sur Alexandre, pour orienter la politique de Florence. Pour sy faire, il utilise un chantage assez odieux car il sappuie sur la sincérité religieuse de la marquise, celle-ci sy opposant en émettant également un chantage : aller se faire confesser par le « premier prêtre venu ». Le Cardinal, après une scène où lon pourrait le comparer par ses dires au Tartuffe de Molière, sort en furie de la pièce. Par intuition, la Marquise tente alors de saisir la cause de cette furie tout en sinterrogeant sur ses sentiments par rapport au duc.

** Commentaires : Le monologue initial est romantique, avec ses exclamations. Il explique le comportement de Cibo, peu clair jusqualors. Ladultère de la marquise devient nécessité dÉtat.

Cibo ressemble au Richelieu du Romantisme (voir Marion Delorme, Les Trois Mousquetaires, Cinq-Mars). La marquise est rendue sympathique dans sa faute, attitude très romantique par le thème de la femme qui succombe pour sa patrie.

Le vocabulaire de la traîtrise présent dans cette scène fait penser à Tartuffe et celui de la calomnie au Barbier de Séville.

Le "maintenant, que ferai-je ?" de la marquise conviendrait parfaitement à une héroïne classique.

Scène 4 :

Au palais des Soderini

Marie Soderini, la mère de Lorenzo, et Catherine, la tante du jeune homme, évoquent avec nostalgie le passé, lorsque arrive Lorenzo. Marie, raconte à son fils son rêve de la nuit dernière. Elle l'a aperçu, semblable au jeune enfant pur qu'il était autrefois. Lorenzo se montre troublé et évoque l'histoire de Brutus quil chérissait dans son enfance. Arrivent alors son Oncle, Bindo, accompagné d'un ami. Tous deux souhaitent savoir dans quel camp se situe Lorenzo. Soutient-il les Médicis ou se range-t-il du côté des anciennes familles de Florence, car ils constatent que « le despotisme des Médicis nest ni juste, ni tolérable ».  Lorenzo se met du côté des républicains.
Arrive alors le duc Alexandre, qui passe lui faire une visite. Lorenzo en profite pour solliciter des privilèges pour son oncle et son ami. Loncle est nommé obtient un poste dambassadeur à Rome et la pose des blasons du duc sur est accordée sur les fabriques de son ami. Les deux hommes, piégés, se confondent en remerciement.
Le duc reste seul avec Lorenzo. Il lui avoue qu'il a séduit la marquise Cibo mais celle-ci « [l]ennuie déjà ». Il souhaiterait alors  que Lorenzo lui serve d'entremetteur auprès de sa tante Catherine, une belle femme qui ne le laisse pas insensible. Lorenzo annonce quil doit se rendre chez Strozzi.

 

** Commentaires : Cette scène est capitale. Tout pousse Lorenzo à laction : le songe de sa mère, le rappel de lagitation populaire par Bindo et Venturi, les visées du duc sur Catherine. Ainsi, le masque tombe peu à peu.

Indulgente, mais lucide, Marie est sous le coup de lémotion davoir retrouvé son Lorenzino dautrefois.

Bindo et Venturi sont là pour justifier, dans lesprit de Lorenzo, son dégoût des hommes. Leur servilité, à larrivée du duc, fait de cette scène une scène de haute comédie.

Nous trouvons également dans cette scène le mélange du sublime et du grotesque, conforme à la préface de Cromwell, mais le sublime est presque purement émotionnel et tout intérieur, et le comique sélève au-dessus du simple bouffon, car il est très classique.

 

Scène 5 :

Une salle du palais des Strozzi

Le vieux Philippe Strozzi observe de sa fenêtre les rues sombres de Florence. Il a peur pour son fils Pierre qui s'est promis de venger l'honneur de sa sur Louise, son funeste pressentiment devient une certitude « Pierre tuera, ou il se fera tuer », « Le sang coule quelque part, jen suis sur ». Alors quil le pense mort, Pierre, arrive justement avec ses deux compagnons. Ils viennent de tuer Julien Salviati. Louise repousse son frère , couvert de sang. Ce dernier, malgré les conseils et après sêtre indigné de la présence de Lorenzo chez son père, refuse de se cacher (« Depuis quand se cache-t-on pour avoir vengé son honneur ? ».

**Commentaires : Lorenzo, venu au palais Strozzi, pour trahir, trouve une raison supplémentaire dagir. Sa remarque à Pierre le prouve (« Tu es beau, Pierre, tu es grand comme la vengeance »).

Scène 6 :

Au palais du Duc

Tebaldeo réalise le portrait du Duc Alexandre. Il est à demi-nu, et a enlevé sa côte de mailles. Lorenzo profite de la situation pour s'en empare discrètement et la jette dans un puits, se servant dun alibi, celui daller cherche sa guitare. Malgré les soupçons de Giomo, l'un de ses conseillers qui voit Lorenzo devant le puit, le duc Alexandre ne croit pas que ce soit Lorenzo qui ait commis un tel acte. Ce dernier revient en faisant semblant de rien et entame une chanson avec sa fameuse guitare, il lui parle ensuite de sa tante afin de détourner lattention du duc (« Si jétais duc de Florence, je minquiéterai dautre chose que de mes cotes »).

** Commentaires : Au deuxième acte, on est déjà au point où lon en serait dans une tragédie classique à la fin du troisième.

La complicité sétablit de plus en plus entre lauteur et le spectateur.

Au dépouillement de la tragédie classique, toute en paroles, soppose ici un fourmillement dactions secondaires, subordonnées au sujet principal. Les personnages vivent et se meuvent. La chanson et la guitare sont également des éléments romantiques. La sobriété cède au pittoresque.

 

Scène 7 :

Devant le palais

Salviati, en train de mourir, se traîne auprès de la fenêtre du duc et dénonce ses assassins, les Strozzi, par une version mensongère des faits (prétend que Louise brûlait damour pour le duc). Alexandre promet de le venger et demande à ce qu'on les jette en prison.


Acte III

Scène 1 :

La chambre à coucher de Lorenzo

Dans sa chambre, Lorenzo s'entraîne avec son maître, Scoroncolo, au maniement des armes. Lorenzo ne révèle pas l'identité de son ennemi, mais il semble décidé à l'affronter seul. Dailleurs, limage dun antique tyran sanguinaire italien du nom dUgolin semble hanter son esprit. Il s'essaye à la pratique des armes, en faisant beaucoup de bruit et en criant, afin que ses voisins puissent s'habituer et ne donnent pas l'alerte le jour, où il se battra. Il précise pour la première fois le plan de son meurtre : il veut tuer son ennemi dans sa chambre.

Cette scène préfigure le meurtre et lhallucination de Lorenzo rattache les deux intrigues principales.

 

Scène 2 :

Chez les Strozzi

Pierre Strozzi regrette de ne pas avoir réussi à tuer Salviati. Il décide de préparer un complot, avec ses amis, contre l'ignoble Alexandre de Médicis. Puis son père réussit le à convaincre de pouvoir l'accompagner chez les Pazzi, où a lieu un banquet républicain. Ses dires laissent apparaîtrent les prémices dune révolte « La liberté est mûre ; venez, vieux jardinier de Florence, voir sortir de terre la plante que vous aimez », ou encore : « Nous voulons couper les jarrets aux meurtriers de Florence », « les avalanches se font quelquefois au moyen dun caillou gros comme le bout du doigt »t.

** Commentaires : Cette scène montre Pierre toujours décidé à agir : en partant chez les Pazzi, il passe vraiment aux actes, laissant à son père la méditation stérile. Mais Lorenzo, quil méprisait, le devancera. On voit ainsi unis laction et le rêve, représentés par Pierre et Philippe Strozzi.

Scène 3 :

Une rue

Alors qu'ils se rendent chez les Pazzi, Pierre puis Thomas sont arrêtés, sur mandat du duc, par un officier allemand et conduits en prison pour être présentés au tribunal des Huit. Une émeute se crée au moment de cette arrestation en pleine rue, de nombreux gens ne veulent pas quon arrête des Strozzi, la foule en vient même à « jette[r] des cailloux » aux soldats en signe de protestation. Leur père se lamente de l'iniquité de la justice qui va condamner les fils d'une honorable famille : « Où sommes-nous si une vengeance aussi juste que le ciel [], est punie comme un crime », cest ce qui le pousse à agir réellement contre les Médicis. Lorenzo arrive et a une longue discussion avec Philippe Strozzi. Le vieux lui demande de délivrer Florence d'Alexandre de Médicis. Lorenzo évoque alors son destin. Lorsqu'il était jeune, il était bon et pur, puis un jour fatal, il a promis de libérer la patrie de ses despotes. Investi de cette mission, il a souhaité tuer le pape, Clément VII (Jules de Médicis), mais il n'en a pas eu le temps car il fut banni de Rome. Il s'est alors infiltré dans l'entourage d'Alexandre de Médicis, c'est pour cela qu'il fut obligé de devenir son complice de débauche (« baiser sur les lèvres épaisses tous les restes de ses orgies »). Il se compare dailleurs à Brutus (homme qui tua Tarquin, mais même nom que lassassin de César). Nul ne peut agir sans se compromettre et se salir les mains. Philippe Strozzi, ému, loue le courage du Jeune homme. Bientôt Lorenzo va donc tuer le duc, mais il ne croit pas que les républicains seront capables de profiter de cette situation pour libérer Florence de la tyrannie. Son crime sera peut-être inutile, mais il servira au moins, à le venger, lui, qui ne peut retrouver sa pureté perdue.

** Commentaires : Tous les éléments du romantisme ont été réunis dans cette scène : le principe même de laction, la négation de la volonté : le destin de Lorenzo sest fait en lui, le cadre : les ruines du Colisée, lorgueil, le manichéisme (appel du bien et du mal chez Lorenzo), la démesure dans le langage : le verbe nest plus contrôlé par la volonté, le lyrisme.

De plus, cette scène semble navoir servi à rien puisque Philippe va réunir les siens malgré le conseils de Lorenzo ; mais létude psychologique de ce dernier sapprofondit.

 

Scène 4 :

Au palais Soderini

Catherine, la tante de Lorenzo, vient de recevoir la déclaration d'amour que lui a fait parvenir Alexandre, elle doute que le message lui soit réellement adressé. Il lui demande un rendez-vous et insinue que Lorenzo cautionne cette rencontre. Marie, la mère de Lorenzo est désespérée. Elle annonce qu'elle va mourir de chagrin (« tout ce que je vois mentraîne vers la tombe »).

 

Scène 5 :

Chez la marquise

La marquise attend Alexandre. Elle renvoi le cardinal (« ce vautour à tête chauve ») qui annonce qu'il reviendra lors d'un moment plus favorable.

Scène 6 :

Le boudoir de la marquise

Arrive le duc, la marquise tente de le convaincre de prendre la tête des républicains pour ainsi libérer Florence de la domination allemande. Elle lui conseille de débarrasser de ses mauvais conseillers et essaie de le toucher en évoquant la postérité. Alexandre est vite fatigué par les discours de sa maîtresse qui lennuient très vite(« Vous rêvez toute éveillée », « Assez, ma chère, assez »). Il prend donc congé. Le cardinal réapparaît lorsque la marquise rhabille le duc.

Scène 7 :

Chez les Strozzi

Philippe a invité quarante membres de la famille Strozzi à souper, seuls ses deux fils, alors emprisonnés, sont absents. Il leur demande de l'aider à les libérer. Cependant, Louise Strozzi meurt empoisonnée, en plein dîner, alors quelle vient de boire. On apprend quun domestique de Salviati, présent autour de la table, a pu être à lorigine de la mort de la jeune fille. Les convives crient alors vengeance. Désespéré, Philippe, annonce qu'il renonce à la lutte, annonçant son départ de Florence dès le lendemain.

** Commentaires : Le meurtre de Louise est capital. Alexandre ne peut en effet plus échapper à la vengeance. Philippe sait à présent à quel point Lorenzo avait raison en lui disant que mieux valait se tenir tranquille.

Dans la tragédie classique, le troisième acte est celui où laction se resserre avant de se dénouer. Ici, au lieu de rebondissement psychologique, nous avons une scène de mélodrame : un banquet de 40 couverts (les 38 Strozzi non identifiés), le vieux père (Philippe), la mort de  la fille innocente (Louise), lorage, les funérailles par les moines, la folie du père, le style.

Acte IV
Scène 1 :

Au palais du duc

Le duc Alexandre affirme ne pas connaître lauteur de lempoisonnement de Strozzi. Vérifiant une dernière fois que le duc ne porte pas sa cote de mailles, il lui annonce que sa tante Catherine accepte de le recevoir. Souhaitant ainsi lattirer dans la chambre de Catherine et ainsi mettre en uvre son funeste projet.

 

Scène 2 :

Une rue

Relaxés par le Tribunal de Florence, les deux fils Strozzi reviennent chez eux. Apprennant le décès de leur sur ainsi que le départ de leur père, Pierre jure de se venger : « il sagit là dun vengeance [] telle que la colère céleste nen a pas rêvé ».

 

Scène 3 :

Une rue

Lorenzo donne rendez-vous à Scoroncolo pour le soir même, lui précisant d'être présent juste et de n'intervenir que si l'ennemi se défend. Resté seul, Lorenzo médite alors sur son destin. Faut-il vraiment tuer Alexandre ? Est-il si mauvais ce duc qui s'est montré généreux envers lui? Doit-il aller au bout de ce dessein qui a ruiné toute sa vie ?

Commentaires : Sans doute parce quil est seul, Lorenzo emploie ici les mots de la morale courante, le bien et le mal ; et cest peut-être la meilleure preuve quil a conscience de linutilité de son meurtre que cette espèce de sympathie quil accorde à Alexandre au moment où il va le tuer. Subtilement, Musset introduit ici la notion de responsabilité : Alexandre ignore la différence entre le bien et le mal, il est donc, au fond, moins coupable que Lorenzo qui la connaît parfaitement.

 

Scène 4 :

Chez le marquis de Cibo

Le cardinal menace sa belle-sur de révéler sa liaison avec le duc à son mari. Il lui reproche d'avoir irrité Alexandre en lui tenant des discours républicains. Sarcastique, elle lui indique qu'elle aimerait bien voir comment un prête se comporte en de telles circonstances. Le cardinal souhaite qu'elle reprenne ses relations avec le duc, la marquise indignée, juge cela comme une incitation à la débauche. Le cardinal menace de mettre sa menace à exécution. C'est à ce moment qu'apparaît le marquis qui rentre de la campagne, la marquise se jette alors à ses pieds et lui avoue tout.

** Commentaires : Laction stagne au profit de a psychologie.

La marquise est le type de la femme romantique vue par Musset : elle garde dans la dépravation une certaine innocence.

Scène 5 :

La chambre de Lorenzo

Marie, la mère de Lorenzo qui ne pouvant supporter les avances du duc à la jeune Catherine, est tombée malade. Lorenzo est en discussion avec cette dernière à propos des avances du Duc. Il se rend compte qu'il ne peut encourager la débauche de sa tante. Resté seul, il pleure la mort de Louise Strozzi et le sort que pourrait connaître sa tante. Scène marquée par un lyrisme.

** Commentaires : Tout est préparé avec un soin minutieux : le détail du feu qui chauffe mais qui néclaire pas est important. Lannonce de la maladie de Marie, dont il se sait responsable, est pour Lorenzo une raison supplémentaire dagir.

Lorenzo réunit tous les traits du héros romantique : caractère indélébile de la souillure, puissance surnaturelle, impossibilité de revenir en arrière, besoin de descendre jusquau plus bas de labjection : il se prend à essayer de tenter Catherine.

 

Scène 6 :

Une vallée avec un couvent dans le fond

Pierre Strozzi rejoint son père dans le couvent où il s'est retiré. Il tente de le convaincre de se joindre aux conspirateurs qui ont obtenu le soutien de François 1er et qui sont maintenant aux portes de Florence. Le vieil homme refuse de prendre les armes contre sa propre patrie.

** Commentaires : Le refus de Philippe laisse le champ libre à Lorenzo.

Le pathétique de la scène : mélange dinvention mélodramatique et de vérité. Il faut se souvenir que Musset na pas encore 25 ans quand il écrit ces mots qui, au fond, sonnent juste : il y a, vraisemblablement, transposition puisquil vient de perdre son père.

 

Scène 7 :

Un quai sur le bord de l'Arno

Lorenzo avertit les républicains qu'il va bientôt tuer Alexandre. Personne ne veut le croire, ils ne le prennent pas au sérieux (« Si tu es gris, va plaisanter ailleurs »).

 

Scène 8 :

Dans la plaine

Pierre Strozzi rejoint les conspirateurs. Mais ceux-ci voyant que Philippe, son père, ne s'étant pas joints à eux, renoncent à marcher sur Florence.

 

Scène 9 :

Une place, la nuit

Seul dans la nuit, Lorenzo prépare une dernière fois le crime qu'il s'apprête à commettre.

** Commentaires : Ce nest pas là uniquement un morceau de bravoure, mais une étude psychologique capitale. Dans une tragédie classique, le héros cherche dans le silence une sorte dintériorisation (stances de Polyeucte ou de Rodrigue). Lorenzo, au contraire, a besoin de sextérioriser. Un héros romantique pur ferait parade de son héroïsme, soit quil en sexaltant, soit en pleurant sur lui-même. Lorenzo, lui, logique dans son déséquilibre, va droit au but dans une véritable crise de folie, caractérisée par lhallucination, les gestes désordonnés, le passage brutal dune idée à une autre. Tout comme Musset, lors de son séjour à Venise.

Scène 10 :

Chez le duc

Le cardinal Cibo, et Giomo, l'un des favoris du duc, préviennent ce dernier que Lorenzo prépare un complot contre lui, avertit par ceux que Lorenzo a prévenu. Alexandre refuse évidement de les croire.

 

Scène 11 :

La chambre de Lorenzo

Le duc a suivi Lorenzo, persuadé que celui-ci le conduit vers Catherine. Il arrivé dans la chambre de Lorenzo et se prépare à accueillir sa nouvelle maîtresse, sallongeant dans le lit. Lorenzo le tue alors et son maître d'armes, Scoroncolo, découvre l'identité de la victime. Lorenzo savoure ce bonheur, puis il s'enfuit après avoir caché le cadavre d'Alexandre dans sa chambre.

** Commentaires : En tuant Alexandre, Lorenzo sait quil se libère et se suicide à la fois. Pour Musset, le drame intérieur passait avant le drame historique.

Acte V
Scène 1 :

Au palais du duc

Le cadavre d'Alexandre vient d'être découvert dans la chambre de Lorenzo. Le cardinal Cibo propose qu'on nomme très rapidement un successeur. Le conseil des Huit ne sait quel homme désigner. Le cardinal Cibo leur propose le nom de Côme de Médicis.

 

Scène 2 :

A Venise

Lorenzo rejoint Philippe Strozzi et lui apprend qu'il a tué le duc de Florence. Le vieil homme se réjouit de cette chance qui est donnée à Florence, mais Lorenzo doute du sursaut des républicains. Puis Lorenzo découvre que sa tête est mise à prix par le conseil des Huit, étant accusé d'être un traître à la patrie.

 

Scène 3 :

Une rue, à Florence

Une conversation de rue nous apprend que le marquis Cibo a pardonné à sa femme son infidélité.

 

Scène 4 :

Une auberge

Pierre Strozzi, reçoit d'un messager le soutien du roi de France. Il souhaite encore organiser un coup de force, mais sans trop savoir comment.

 

Scène 5 :

Une place à Florence

Le marchand et l'orfèvre que nous avions lors du premier acte évoquent la mort du duc. Ils annoncent que Côme de Médicis a été désigné comme nouveau du de Florence.

Scène 6 :

Une rue, à Florence

Des étudiants appellent les citoyens de Florence à ne pas laisser désigner un duc sans voter.

 

Scène 7 :

Venise, le cabinet de Strozzi

Lorenzo apprend la mort de sa mère. Ils déplorent tous deux, la nomination de Côme de Médicis en remplacement d'Alexandre. Malgré les mises en garde de Philippe, Lorenzo décide de braver le danger et de se promener dans Venise. A peine est-il sorti, qu'un domestique annonce sa mort. Un homme, caché derrière la porte l'a assommé et la foule a jeté son corps dans la lagune.

** Commentaires : La pièce sachève en mélodrame. Alors que, dordinaire, le resserrement est une marque de sobriété, ici, cest une occasion de pousser le tableau au noir. Musset, en cherchant peut-être à retrouver lunité de temps des classiques, est tombé dans lexcès romantique.

 

Scène 8 :

Florence, la grande Place

Le peuple acclame Côme de Médicis tandis que le cardinal Cibo lui fait prêter serment. Le nouveau duc promet au cardinal de toujours respecter ses conseils.

Commentaires : Nous assistons à une série déchecs avant la défaite ultime : échec de Pierre (scène 4) qui va épuiser ses forces contre le bourg, échec souligné par le mysticisme ridicule du marchand, par la bouffonnerie des précepteurs qui parlent poésie comme Vadius et Trissotin, tandis que se battent des enfants, futurs hommes, échec enfin de Lorenzo, avoué par lui et décelé par Philippe dans la scène 6.

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4 avril 2005 1 04 /04 /avril /2005 00:00

ACTE I
Scène 1 : Mme Pernelle blâme tout le monde : Flipote, Elmère, Dorine, Damis et Cléante.
Scène 2 : On apprend par la conversation entre Cléante et Dorine qu'un certain Tartuffe est admiré par Mme de Pernelle et son fils Orgon au point même de les hébêter.
Scène 3 : Tartuffe semble vouloir s'opposer au mariage entre Mariane (la soeur de Damis, fils d'Orgon) et Valère.
Scène 4 : Retour partis depuis 2 jours, Dorine l'informe de la maladie de sa mère, lui semble plutôt s'inquieter pour Tartuffe. (Répétiton comique des phrases 'Et Tartuffe ?', 'Le pauvre homme !'). Scène importante puisque Tartuffe apparait pour la 1ère fois alors qu'on en entend parler depuis le début de la pièce (effet volontaire de l'auteur). Il est présenté 'gros et gras', tel un profiteur.
Scène 5 : Cléante tente de faire comprendre à Orgon que Tartuffe est un imposteur. Puis Orgon fait exprès de ne pas lui déclarer de choses concrètes à propos du mariage Marianne/Valère.

ACTE II

Scène 1 : Orgon annonce à sa fille Marianne (après un quipropo)qu'elle épousera finalement Tartuffe.

Scène 2 : Dorine ayant cette annonce en cachette intervient pour montrer son opposition à ce mariage 'incroyable'. Dispute entre Dorinne et Orgon, dialogue de sourd.

Scène 3 : Discution entre Dorinne et Marianne. Dorinne lui conseille d'être un peu moins docile aux décisions de son père et de s'en revolter.

Scène 4 : Après une petite querelle entre les amoureux, Dorinne remet Marianne et Valère sur leurs positions initiales concernant leur souhait de mariage. Grâce aux idées de Dorinne, ils vont se battre pour réaliser leur union.

ACTE III
Scène 1 : Damis ayany appris l'intention de son père (mariage), il veut à tout prix raisonner Tartuffe mais Dorine l'en empêche car il est trop colérique. C'est elle-même qui ira lui parler.

Scène 2 : Querelle entre Dorinne et Tartuffe.

Scène 3 : Elmire discute avec Tartuffe, ce dernier veut faire croire que l'amour n'est pas pour un être comme lui. Elmire va donc tout faire pour favoriser discretement l'union entre Marianne et Valère sans que son mari (Orgon) le sache.

Scène 4 : Damis veut que tout le monde sache que Tartuffe veut se marier uniquement avec Marianne uniquement par intêret et non par amour et qu'il soit démasqué.

Scène 5 : Damis compte dire à son père la vérité sur Tartuffe.

Scène 6 : Renversement de situation, Orgon prend son fils pour un menteur/profiteur à la place de Tartuffe. Ce dernier accentue celà en jouant la victime. Par colère, Orgon chasse Damis.

Scène 7 : Tartuffe se prend encore pour une victime ('tout le monde me hais') mais Orgon veut qu'il reste à ses côtés ('mon frère'), il est sur le point de faire de Tartuffe son héritier.

 

ACTE IV

Scène 1 : Cléante tente de convaincre Tartuffe à pardonner à Damis et de favoriser le rapprochement entre le père et le fils, vu qu'il est censé être un être bon. Ce dernier réplique que l'héritage d'Orgon est bien mieux entre ces mains que dans celle d'un escrocs...

Scène 2 : Le mariage est annoncé pour ce soir. Dorinne demande à tous de lutter contre.

Scène 3 : Elmire veut montrer à son mari la fausseté des desirs et de la personne de la Tartuffe. Pour ce faire, elle échaffaude une dupperie.

Scène 4 : La dupperie : Orgon se cache sous une table afin d'entendre en cachette Tartuffe qui 'pose le masque de [son] âme hypocrite'.

Scène 5 : Tartuffe se démasque enfin, pour lui Orgon n'est qu'un homme 'à mener par le nez'.

Scène 6 : Orgon se rend compte que Tartuffe n'est qu'un 'abominable homme' et qu'en plus de profiter de lui, il a également des vues sur sa femmme.

Scène 7 : Orgon veut résolument mettre son ancien protégé à la porte, celui-ci ayant enfin révéler sa nature

ignoble de profiteur.

Scène 8 : Orgon culpabilise d'avoir donné ses biens à un truandn, il craint que celà ne se retourne contre lui.

 

ACTE V

Scène 1 : Orgon confie à Cléante qu'il a prêté sa cassette (= petit coffret) à Tartuffe. Des papiers compromettant pouvant l'accuser s'y trouvent...

Scène 2 : Damis et son père se retrouvent. Cléante tempère l'ambiance.

Scène 3 : Orgon tente à son tour de convaincre sa mère (Mme Pernelle) que Tartuffe n'est qu'un pauvre imposteur. Elle ne peut le croire. Tous s'alarment à l'idée que Tartuffe possède à présent de quoi faire tomber la famille.

Scène 4 : M. Loyal, huissier, débarque chez Orgon. Il déclare que la maison doit être libre et vidée pour le lendemain, celle-ci appartient désormais à Tartuffe grace aux documents compromettants.

Scène 5 : Mme Pernelle reconnaît enfin la traitrise de Tartuffe.

Scène 6 : Tartuffe fait accuser Orgon de criminel (grace aux papiers), il doit être emprisonné.

Scène 7 : À la surprise de tous, l'exempt condamne finalement Tartuffe car les imposteurs sont intolérables.



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